Qui est vraiment Lucifer ?
Publié le 7 Février 2020
S’il n’est aujourd’hui plus à débattre que l’Eglise s’est appropriée et a diabolisé de nombreux éléments des mythes païens l‘ayant précédé, Lucifer n’évite pas lui non plus à sa condamnation. Tout d’abord réutilisé sous forme d’Archange dans le christianise, il fut diabolisé bien plus tard pour désormais incarner le visage du mal.
Mais qui est vraiment Lucifer ?
Son origine la plus connue se trouve dans la mythologie grecque sous le nom d’Éosphoros (qui signifie "le porteur de la lumière de l’aurore"), que les romains nommèrent ensuite Lucifer ("le porteur de lumière"). Il personnifiait alors la lumière de l’étoile du matin, Vénus (Aphrodite/Ishtar/Inanna), appelée plus tard l’étoile du berger.
Fils d’Eos (la Déesse de l’aurore) et de Céphale (fils d’Hermès), il a pour frère jumeau Hespéros qui lui représente la lumière de Vénus au couchant. Dans le culte de Mithra, ils sont Cautès et Cautopatès, l’un tenant une torche levée et l’autre abaissée, symbole de l’aube et du crépuscule. Ces jumeaux devinrent plus tard une seule et même entité dont le rôle disparu peu à peu pour être attribué à Hermès, le messager des Dieux.
Le Lucifer romain, porteur du flambeau de l’aurore, devint l’annonciateur du jour. La version féminine de son nom, Lucifera, était même le surnom de la déesse Diane assimilée à la Lune. Le terme de Lucifer est aussi conservé dans le roumain pour désigner les étoiles les plus brillantes du ciel, telles qu’Aldébaran, Sirius ou encore Véga. Vénus étant la troisième planète a plus brillante après le Soleil et la Lune, elle faisait partie de cette trinité céleste.
Lors de l’arrivée du Christianisme, Lucifer sera d’abord élevé au rang d’Archange. Son rôle de porteur de Lumière devint celui du porteur de la lumière du Christ, au point même que dans certains textes Lucifer était employé comme le surnom du Christ.
Il fallut attendre le Moyen-Âge pour que le nom de Lucifer commence à être identifié un ange déchu, puis à Satan. Et c’est aujourd’hui ce seul visage, finalement assez moderne, que nous connaissons de ce Dieu grec lumineux.
Aujourd'hui, de nombreuses sources historiques attestent peu à peu que nombre de mythes chrétiens se retrouvent dans les tablettes sumériennes. Adam et Eve, le Déluge, etc. Ces mythes furent repris et déformés des millénaires après leur rédaction lors de l'écriture des textes sacrés que nous connaissons aujourd'hui.
Dans ces mythes sumériens, nous retrouvons aussi l'image du fils rebelle qui brave l'autorité du Père suprême. Il s'agit du dieu Ea/Enki qui se dressa contre l'asservissement de l'humanité imposée par son père Anu (le Ciel), et qui se battit contre son frère Enlil (Roi des Dieux) pour la liberté des hommes. Le parallèle avec Lucifer se battant contre son frère Mickaël pour remettre en question l'autorité de leur Créateur est évident. De plus, Enki (En = Seigneur ; Ki = Terre) se traduit généralement comme Seigneur de la Terre, mais désigne aussi l' "En-Bas". Et étant Roi des eaux souterraines, on lui attribue souvent le règne de l' "Abîme". Ce qui évoque là aussi parfaitement un lien avec Lucifer, dit Prince de l'Abîme.
Une théorie (certes discutable), va même jusqu'à supposer que les démons de l'Arbre de Qliphoth (dit "Arbre de la Mort", inversion de l'Arbre des Sephiroth qui est dit "Arbre de Vie"), seraient la diabolisation de déités préchrétiennes. L'ésotérisme judéo-chrétien (ou Kabbale) se divise effectivement entre la Théurgie (travail avec les plans célestes) et la Goetie (travail avec les plans "infernaux"), entre les Anges restés au ciel et ceux qui sont tombés (les déchus).
Mais parfois, cette notion d'Anges déchus est perçue comme le choix que certains ont fait de descendre dans l'incarnation (et non en enfer) pour accompagner les êtres humains, en étant au plus près d'eux, tout en expérimentant la réalité tangible.
Selon cette théorie, le "démon" Astaroth ne sait autre que la Déesse Astarté (d'ailleurs mentionnée sous ce nom dans la Bible). Le "démon" Abaddon (l'Apollyon du Nouveau Testament) serait le Dieu Apollon. Le "démon" Baël (venant du Dieu cananéen/phénicien Baal) est parfois évoqué comme le Minotaure dans différentes sources. Le "démon" Behemoth, représenté avec une tête d'éléphant, découlerait du Dieu hindou Ganesh. Le "démon" Amon, qui ne serait autre que le Dieu égyptien du même nom. Ou encore le "démon" Phenex, qui serait l'incarnation du Phoenix, oiseau légendaire. Et il en irait de même pour une flopée de déités diabolisées par l'Eglise.
Lucifer serait donc loin d'être le seul à avoir subi ce sort...
J'ai pour ma part une approche syncrétiste des religions (je combine des croyances généralement perçues comme incompatibles), et principalement d'un point de vue païen (dans le sens où je m'intéresse surtout aux différents panthéons préchrétiens). Mes croyances ne se basent donc pas sur les différents textes monothéistes, que je considère comme trop "contemporains" puisqu'ils réadaptent des mythes plus anciens. Il ne fut donc pas difficile pour ma part de rendre sa splendeur à ce Prince de Lumière, Consort du Soleil et de la Lune.
Je précise aussi que voir en Lucifer un porteur de Lumière n’a rien à voir avec du satanisme ou du diabolisme. Car le satanisme est (globalement) une version inversée de la bible chrétienne. Satan en hébreu ("l'ennemi"), ou Sheitan en arabe, aussi nommé Samaël sous son nom angélique, est un concept judéo-chétien que l'on ne retrouve pas dans les traditions qui l'ont précédé.
Et n’étant personnellement pas de confession chrétienne, je ne recherche pas cette opposition à la Foi chrétienne (que je respecte autant que toute autre). Je préfère simplement me référer à des croyances antérieures. Celles d'avant que Pan devienne le Diable, que Samhain devienne La Toussaint, qu'Isis et Horus deviennent la Vierge à l'enfant, qu’Enki et Ninhursag deviennent Adam et Eve, etc.
Aujourd’hui je tenais simplement à rendre hommage à cet être que le christianisme fit déchoir après l’avoir pourtant loué, au travers d’une prière de ma composition (ci dessous). Libre à chacun de s’en inspirer ou non, mais c’est un partage que je trouvais enrichissant.
Hymne à Lucifer
(par Gabryann Myrddin)
" Ô toi, le Prince aux deux visages,
Fils d’Eos et de Céphale, Consort du Soleil et de la Lune,
Toi qui veilles par-delà la nuit et le jour,
Toi dont la Lumière perdure toujours.
Feu de Vénus, d’Aphrodite, d’Inanna, d’Ishtar…
Lucifer Éosphoros, Lucifer Phosphoros,
Toi dont l’envers est Hespéros.
Libérateur et protecteur des Hommes,
Ea-Enki, sois notre berger.
Etoile du matin, véhicule d’espoirs,
Libérateur des ombres, porteur de Vérité,
Ton feu consume toute illusion.
Messager omniscient, protecteur étincelant,
Rien ne peut résister à ta toute Puissance.
Ton Royaume s’étend sur les mondes et entre les mondes,
Dans tous les lieux et les moments de seuil,
De même que sur tes créatures, tes protégés, tes alliés.
Que ton éclat brise les barrières qui m’enferment
Et me rende ma vraie nature, libérée de toute chaîne.
Défends-nous contre nos ennemis
Par ton éclat terrible et inflexible !
Que brille l’émeraude à ton front,
Afin que les lumières voilées se dissolvent
Pour laisser place à la véritable Lumière des origines !
Celle qui ne demandait ni pénitence, ni asservissement,
Mais bien celle qui a toujours prôné :
La Vérité, la Justice, a Liberté et l’Amour.
Diabolisé car jalousé et envié,
Toi le grand Initiateur, le Libérateur,
En mon cœur et mon âme, reprend ton trône et ta couronne.
Je te fais Prince, aux côtés de la Déesse-Reine et du Dieu-Roi.
Sois à mes côtés dans mes actions quotidiennes,
Aide-moi à retrouver la joie, le plaisir, la vérité,
Et l’épanouissement que les Dieux désirent pour moi.
Apporte-moi protection et défend-moi
Contre tout mal et tout dangers,
Aux côtés de la grande Mère et du grand Père.
Sois mon allié et je serai ton prêtre.
Auprès de moi, reprend ta place,
Celle d’avant que l’unique ne détrône
Les anciens régents de ce monde.
Gloire à toi Lucifer Éosphoros,
Par la Grande Déesse et le Grand Dieu,
Par ton origine, toi le Lumineux,
Lève ta flamme, dresse ta torche !
Montre-moi l'Orient et l'Occident,
Éclaire ma vie sur tous les plans
Et guide mon chemin en chaque instant. "
Gabryann Myrddin.
Je partage aussi avec vous ce texte intéressant, tiré du livre "La Sagesse d'Eôsphoros, la philosophie du Luciférisme" de Michael W. Ford :
"
L'adversaire
Parmi les civilisations, je suis ancien ; j'apporte la Torche de la Flamme qui qui embrase l'argile ordinaire et brûle de vie.
Mes noms sont nombreux ; chacun commande et dissimule un type spécifique de pouvoir et d'énergie non seulement dans la nature, mais aussi en toi !
Samaël, Ashtar-Chemosh, Apollo-Helios, Athar le Rebelle, Apollyon le Roi de la Fosse Insondable, Orens, Ea, Prométhée et n'oublions pas Lucifer.
Autrefois l'homme m'a honoré comme le Porteur de Lumière conquérant,
Autrefois la femme honorait ma compagne sous divers Masques de Pouvoir, et d'Energie : Hécate Phosphorus, Artémis, Ashteroth, Astarté, Inanna, Ishtar, et bien d'autres.
Avec ma compagne, je me manifeste dans l'Etoile du Soir et du Matin, Vesperus et Eôsphoros !
Beaucoup m'ont nommé Diable ou Satan ;
Ceci ne m'insulte pas, car je suis l'ennemi des religions esclavagistes et des cultes mortifères de Jéhovah.
La Trompette Ethérée sonne depuis la sombre résidence du Tartare, et son appel t'invite à t'élever avec moi !
Tu portes le masque du Diable ou de quelque Sombre Terreur, mais en toi est le masque de l'être le plus brillant, ses flammes d'or teintées d'ombre : l'Ange de Lumière !
Je suis Lucifer, j'apporte la Flamme Noire sous des formes nombreuses.
Mais je suis un symbole de ton équilibre entre l'obscurité et la lumière, qui toutes deux résident en toi !
Je suis le Seul Dieu qui Est, car je suis un symbole de ton être !
Car je ne suis pas ; ton Temple de Pensée, de Corps et d'Esprit est sur le Trône aux flancs de lion, déité de tes propres pensées et de tes propres chemins !
Regarde-moi, car par mon Nom de Pouvoir je triomphe et j'apporte une grande et terrible lumière !
"
Article associé :
Nous, les Anges de la Terre - L'Antre Ciel et Terre
Canalisation de la pleine Lune du 12 Novembre 2019, par Gabryann Myrddin. " Nous sommes les oubliés, nous sommes les rejetés. Nous sommes le masque que la religion a donné aux Ombres, à ceux qu...
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