Doit-on tous devenir thérapeutes ?

Publié le 8 Juin 2020

Doit-on tous devenir thérapeutes ?

 

     Depuis des années, la mode du bien-être poursuit son effet boule de neige et ne cesse de se propager. Une bonne chose globalement, qui permet plus d’ouverture accessible à chacun. Mais aussi une certaine vulgarisation, qui donne souvent lieux à un bon nombre de déviances en tout genre.

 

 

     Durant le premier confinement et les semaines qui ont suivi, une consultation sur deux que je recevais concernait des personnes désireuses de changer de vie, de quitter leur travail pour se mettre à leur compte en tant que thérapeute. Les années qui ont suivi, la majorité de mes consultations ne portaient plus que sur cette question. Par lassitude du quotidien, ou un simple magasine trouvé au supermarché, comme par des circonstances exceptionnelles de vie poussant à cette révélation... C'était à longueur de journée. Une foule de personnes, emportée dans un élan de foi magnifique, se sentant subitement investie d'une mission pour aider les gens. Mais sans grande notion des réalités hélas.

 

 

     Je sais que ce n'est pas agréable à entendre, mais avoir découvert il y a quelques mois (voir même moins) une méthode qui vous parle, un oracle qui vous inspire ou autre, ne vous permettra pas pour autant de payer vos factures du jour au lendemain. Même si c’est ce que je vous souhaite sincèrement, de tout cœur.

     Le travail indépendant est beaucoup trop idéalisé par rapport à ce qu’il en est réellement. Et rêver d’être à son compte est loin d’être ce que l’on croit.

 

     Si aujourd’hui vous deviez tout plaquer, auriez-vous suffisamment de consultants au quotidien pour maintenir votre rythme de vie et subvenir aux besoins de votre foyer ?

     Si vous ressentez pour des raisons X ou Y (toutes valables) un puissant appel pour vous ouvrir au thérapeutique, pensez-vous vraiment nécessaire d'ajouter la pression de la rentabilité de votre activité à votre désir d'apporter du bien-être aux autres ?

 

 

     Dans les salons auxquels je participe, je vois depuis des années des personnes enthousiasmées par les messages de leurs guides, les ayant poussés à passer le cap pour créer leur entreprise et quitter (ou plutôt fuir) leur ancienne vie qui ne les épanouissaient pas. Et à grands renfort de "demandes à l’univers", cette innocence déchante souvent bien vite, car les résultats concrets sont hélas rarement là.

 

 

     Il ne faut souligner que le bien-être est un secteur déjà saturé depuis longtemps, où d’autres thérapeutes (pratiquant souvent depuis de nombreuses années) peuvent proposer des consultations et formations de qualité. Que proposer alors de si unique, lorsque l’on découvre tout juste cette voie ?

 

     N’oublions pas que nombre de formations officielles précisent même qu’il est conseillé de ne créer son entreprise qu’une fois que l’on possède un carnet de rendez-vous plein, et d’une patientèle suffisante, pas avant. Posséder un numéro de SIRET et payer des charges ne veut pas dire qu’une entreprise est instantanément viable.

 

 

     Sans compter que vouloir devenir thérapeute c’est avant tout travailler sur soi, et ce, avant de travailler sur les autres. Certains thérapeutes utilisent (et vampirisent), sans même le savoir, les personnes qui viennent les consulter. Simplement par ce que leur part de travail personnel n’a pas été suffisamment faite, et quelles que soient leurs bonnes intentions.

 

 

     Pour ma part, j’ai commencé à étudier et pratiquer diverses formes de soins énergétiques à l’âge de vingt ans, dans le but de canaliser un héritage familial très présent depuis mon enfance. J’ai ensuite décidé de pratiquer sur moi-même et sur quelques proches durant plus de cinq ans, tout en continuant d’approfondir mes connaissances en anatomie des corps physiques et énergétique, ainsi qu'en diverses méthodes de tous horizons.

 

     J’avoue que j’aurais pu proposer des consultations bien avant ces cinq ans de pratique... Mais je préférais être certain que mon énergie personnelle ne pourrait pas ternir celle de mes consultants. Puis j’ai ensuite transmis mes connaissances au travers de mes formations (vers mes trente ans, soit après dix ans d’étude et de pratique), que j’ai finalement regroupées dans mon premier livre.

 

 

     Car autre chose importante : nous avons tous un "don". Alors inutile de se sentir investi d’une grande mission si quelqu’un vous a dit que vous aviez un don. Nous en avons tous. Nous sommes tous magnétiseurs, médiums et autres. Certains ont juste parfois un peu plus de facilités que d’autres au départ, mais le travail personnel mène aux mêmes résultats.

 

     Donc si on vous révèle que vous avez du magnétisme, c’est une excellente chose ! Vous allez pouvoir apprendre à l'utiliser pour votre bien-être et éventuellement celui des autres ! Mais ce n’est pas pour autant que vous devez obligatoirement en faire votre métier dans les semaines qui suivent cette révélation, ni peut-être jamais d’ailleurs.

 

 

     La vocation d'aider ne se doit pas forcément de devenir un plan de carrière.

     Par exemple, pourquoi ne pas garder un travail à temps partiel, pour vous assurer la stabilité financière minimum dont vous avez besoin, tout en ayant du temps pour cette vocation. C'est souvent un choix vers lequel la plupart des personnes qui sont revenues du fait de s'être lancées à corps perdu dans l'auto-entreprenariat se tournent après coup.

 

     Sans compter que transformer votre passion/vocation en des contraintes pécunières est le meilleur moyen de vous pousser à donner dans le commercial. Jusqu'à risquer de vous en dégouter.

 

 

     Bien entendu, quelques personnes y parviennent et réussissent. Certains arrivent à faire leur place dans ce milieu, heureusement. Mais les statistiques le montrent : de nos jours, ce sont majoritairement des "influenceurs". Ces personnes ultra connectées aux réseaux, généralement formés à des méthodes de "marketing agressif".

 

     Et vous, pensez-vous avoir assez confiance en vous pour pouvoir vous vendre de la sorte ? Avez-vous assez de connaissances et d'expérience pour ne pas vous effondrer à la première critique acerbe que vous recevrez ?

     Nous ne sommes pas tous fait pour la même chose. Et il y a de la place pour chacun, dès lors que l'on trouve sa place véritable.

 

 

     Il ne faut pas non plus oublier que si nos guides nous poussent dans diverses directions, ce n’est que pour notre évolution personnelle, et sur un plan subtil. Nos guides spirituels ne s’occupent que des questions liées à notre vie spirituelle, à notre âme et sa mission. La partie matérielle et financière, ce n’est pas leur problème. Ils n’en tiennent pas compte dans les directions dans lesquelles ils nous poussent. Cette part est la nôtre, et non la leur.

 

 

     Aussi, vous jeter corps et âme dans une auto-entreprise comporte ses risques. Car peu importe votre foi en vos guides et en l’Univers, il y a des limites. Si non vous pensez bien que toute personne dans le spirituel (ou ayant quelques notions en loi d’attraction) aurait déjà remporté la super cagnotte du Loto au moins une fois, et mènerait une vie de rêve sans le moindre souci.

 

     Mais il n’en est rien. Et c’est même tout l’inverse.

 

 

     Car lorsque l’on entre dans une voie de développement personnel et spirituel, nous entrons sur un chemin d’épines qui se resserre de plus en plus, à mesure de notre avancée. Compressés tel le carbone pour devenir diamant, ou la lame d’une épée chauffée à blanc, martelée puis trempée sans cesse…

 

     Nombreux pensent que s’ouvrir à ces domaines permet de découvrir un chemin pavé d’or, menant à un monde fantastique. Mais la réalité est toute autre là aussi. C'est un chemin laborieux, qui nous pousse avant tout à travailler sur nous-mêmes, en chaque instant et sur tous les plans de notre existance. Au travers de nombreuses épreuves et défis, nous menant à une forme d’alchimie intérieure qui ne s’arrête jamais.

 

 

     Alors oui, en théorie nous pouvons tous devenir thérapeutes professionnels. Est-ce pour autant que nous devons tous le devenir ? Puisque nous le sommes finalement tous...

     Ne pourrions-nous pas plutôt l’être, sans forcément chercher à en faire un métier ? Réaliser que ces révélations sur nos capacités sont avant tout faites pour nous pousser à travailler sur nous-mêmes et non sur les autres dans un premier temps ?

 

     Avez-vous un relationnel suffisamment commerçant pour y parvenir ? Avez-vous déjà déjoué les pièges de l’ego spirituel dans votre évolution personnelle ? Êtes-vous sûr de ne pas tomber dans une approche purement commerciale par besoin pécuniers ? Êtes-vous prêt à perdre le confort et la stabilité matérielle que vous avez aujourd’hui, même si vous ne la considérez pas épanouissante ?

 

 

     Ou alors, ne pourriez-vous pas comprendre que nos vies sont construites autant de matière que d’énergies, et nourrir ces deux plans de manière différente ? Garder le travail qui vous fait vivre (et dans lequel on vous a placé pour une bonne raison), puis développer progressivement votre activité en parallèle ?

     

     Tout n’est pas ou tout noir ou tout blanc. Vous avez la possibilité d’avancer sur ces deux chemins en simultané, où chaque plan (matériel et spirituel) peut se nourrir l’un l’autre, de manière complémentaire, jusqu’à prendre sa juste place.

 

 

     Ce n’est bien entendu là que mon point de vue personnel, comme toujours, lié à mon vécu et mon expérience. A chacun de prendre ou de laisser ce qui lui parle ou non.

 

     Mais en toute sincérité, j’ai trop souvent eu le cœur brisé de voir des personnes, pourtant pures d’intention, tout perdre pour un espoir illusoire… Et en cette période où beaucoup remettent en question les fondements de leur vie, il me semblait important de partager avec vous ce petit rappel, en toute bienveillance.

 

 

Gabryann. 

 

 

 

 

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Mon livre sur les soins énergétiques :

Rédigé par Gabryann Myrddin

Publié dans #Divers, #Energies et Psychisme

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C
Article parfait clair et tout à fait lucide sur le phénomène de tendance actuelle. Merci je me sens moins seule... Chris
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G
Merci beaucoup pour votre retour ! Ravi que cet article puisse faire écho à votre ressenti :)